Oui, il allait faire un pacte avec la mort.

 Un mal, pour un bien.

Une mort, pour des retrouvailles.

Sa mort.

Il n’allait plus attendre. Il ne voulait plus. Plus rien ne le retenait ici.

Le déni, il refusait d'y croire, il refusait d'admettre que tout ça n'était que la réalité, que sa mère avait bel et bien disparue. Comme si, tant qu'il n'y croirait pas, l'illusion de sa présence ne s'estomperait jamais.

 Mais y croire ne suffisait plus, et malgré tout, l'esprit de sa mère s'atténuait peu à peu, jusqu'à disparaître totalement.

Vint alors la colère, pourquoi elle ? Pourquoi cette personne précise ? Cette mère idéale, pourquoi lui avoir retiré sa seule motivation, le seul espoir sur terre qui le faisait vivre ?

Il aurait tant voulu terminer ses études en médecine afin de pouvoir contempler le sourire de fierté sur le visage de sa mère, il aurait tant voulu pouvoir lui acheter un havre de paix dans la campagne, comme elle en avait toujours rêvée, afin de pouvoir lui rendre la pareil, de pouvoir lui montrer à quel point il tenait à elle, lui aussi...

Mais le destin en a décidé autrement...

A présent, il était à la phase des négociations.

Et il avait atteint le bout de la dernière étape.

Les négociations.

Les négociations.

Il devait trouver une solution, il devait savoir, il pouvait le faire pouvait négocier avec la mort, il pouvait lutter contre elle.

Jonathan était seul chez lui ce soir, Jane était restée passer la soirée avec Léna, et lui il se retrouvait à méditer bêtement, appuyé contre le mur de sa chambre. Il cherchait des réponses, des réponses sur la vie, des réponses sur la mort.

« En FAC de médecine, on a une centaine de cours qui nous apprenne à lutter contre la mort, mais pas un seuls sur la façon de vivre avec. Le deuil comporte cinq étapes, elles semblent différentes pour chacun de nous, mais il y en a toujours cinq : Le déni, la colère, les négociations, la dépression et l’acceptation. »

Pour lui, il n'y avait pas cinq étapes, mais trois.

- Bradley -

Nous y voilà. C'était le moment décisif, le moment où je passais la main sous mon T-shirt, en feintant le fait que je faisais semblant d'avoir oublié quelques secondes le fait que j'étais en conversation vidéo avec une personne.

J'étais sûr qu'elle était toujours sur la page de la conversation, qu'elle m'observait, maintenant, tout de suite, le regard mourant de désir.

En quelques secondes, ma verge se gorgeait de sang et devenait de plus en plus imposante, elle me démangeait, confinée dans mon boxer. Mes hormones s'étaient emparées de mon cerveau, envoyant au diable tout self-control.

Ma main droite, avec laquelle je caressai mon torse, était remontée jusqu'à ma poitrine dur comme du marbre, soulevant par la même occasion légèrement mon T-shirt, laissant entrevoir le bas de mon buste formant un V. Je savais qu'elle en voulait plus derrière l'écran de son ordinateur, je voyais bien ses iris bleu flamboyant d'envie, je voyais bien ses mains trembler, hésitantes au-dessus du clavier, ne demandant qu'à écrire : « déshabilles-toi ! ».

Je n'attendis pas qu'elle le demande. Je retirais mon T-shirt l'air de rien, et le jeter par terre, là encore, jouant la carte du mec ayant oublié la webcam. Et de fil en aiguille, je fis de même avec le bas, tandis qu'elle m'observait silencieusement.

 - Ça te dit, de déjeuner avec moi, demain midi?

 - J'ai toujours déjeunée avec Laura.

 - Une personne de plus à votre table, ça vous embête?

- Euh, nan, je n'pense pas qu'elle sera contre.

- Super, alors.

 Je répondis par un pauvre smiley, ne sachant que trop quoi rajouter.

Je remarquai qu'il avait commencé à se mettre plus à son aise qu'au début de la conversation vidéo. Il n'était plus installé sur sa chaise de bureau mais visiblement allongé dans son lit avec son ordinateur portable.

Je regardais stupéfaite sa main qui remontait lentement sous son T-shirt, caressant sensuellement son torse que je devinais être celui de la photo. Mon cœur s'accéléra, mes pupilles se figèrent sur l'image vidéo.