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     La pauvre Jane ne pouvait s’empêcher de jauger les traits de Jonathan, espérant que bientôt, ils seraient de nouveau animés par son sourire radieux.

     

     

     

     

    Je… Je m’apprêtai à le quitter… Rappela Jane, comme pour enfoncer un peu plus le couteau dans la plaie, déclenchant une nouvelle vague de sanglot. Lui, cet homme si gentil, si… Si parfait, je comptais le quitter, comment est-ce que j’ai pu m’imaginer une minute vivre sans lui…


     


     

     

     Comme dit le proverbe, on ne se rend compte de la vraie valeur des choses qu’une fois qu’on les a perdues.

     

     Quand tout à coup, dans un son inattendu, le moniteur de fréquence cardiaque ne délivra plus plusieurs bips sonores, mais un seul continu, comme un sifflement horrible. Son cœur venait de se stopper.

     

     

     


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    En quelques minutes une dizaine d’infirmiers encombrèrent la chambre, gesticulant de partout et criant des noms d’instruments incompréhensible pour nos deux secrétaires paniquées qui se retrouvèrent bientôt gentiment évacuées de la pièce.

     

     

     

     Confiant à Léna, une fois de plus, une Jane effondrée à ramasser à la petite cuillère.

    Une Jane qui vit ce soir-là, l’une des pires soirées de sa vie, pour ne pas dire la pire soirée de sa vie.

     

    Et c’est en suppliant une quelconque divinité supérieure qu’elle va attendre dans ce couloir d’hôpital banal : sols et murs blancs, respirant cette odeur propre à ces lieux mêlant renfermé à désinfectants en tout genre.

     

     

     

     

     

     Oui, c’est cette ambiance morbide, ajoutée à l’éventuel décès de son fiancé, qui fait que cette nuit d’orage restera gravée, encrée, incrustée, dans la mémoire de cette pauvre jeune femme s’accusant déjà d’une erreur qu’elle n’avait même pas eu le temps de commettre : envisager de quitter Jonathan.

     

     

     

    Et maintenant il était là, de l’autre côté du mur, en train d’agoniser dans son lit d’hôpital.

     

     

     


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    Après une dizaine de minute, qui semblèrent des heures pour les deux amies isolées dans le couloir, la porte s’ouvrit enfin, laissant entrevoir une jeune infirmière manquant visiblement d’expérience.

    C’était Claire Jackson, une jeune étudiante en stage dans cet hôpital, le même hôpital où elle avait fait la connaissance de Jonathan deux mois plus tôt.

     

     

     

    En la voyant, Jane et Léna telle une seule et même personne se levèrent dans un mouvement identique, Léna soutenait toujours son amie par la taille, et, c’est dépitée que les deux jeunes femmes constatèrent en lisant dans les expressions du visage de la jeune Claire, qu’elle n’apportait visiblement pas une très bonne nouvelle.

     

     

     

     

    En effet, son teint était pâle, ses mains tremblantes se frôlaient tandis qu’elle se triturait les doigts, son regard était triste, bref, de nombreux signes qui trahissaient non-seulement l’incompétence de Claire en la matière mais aussi et surtout l’état désastreux, voire pire, qu’avait certainement Jonathan.

     

    Etait-il mort ? Question que la rouquine et la brunette se posaient bien évidemment, et dont la réponse n’allait pas tarder à arriver, formuler par une voix anxieuse et nasillarde.

     

     

     

     

     


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    C’est maladroitement que la jeune stagiaire se lance, s’excusant d’abord avant de formuler la fameuse et habituelle phrase des infirmiers en cas de décès : « Mon équipe et moi avons tout essayé… »

     

     


    Pour finir par le mot fatidique : « Jonathan est malheureusement décédé ».

     

     

     

    Décédé, décédé, décédé... ce mot raisonnait inlassablement dans la tête de Jane, qui ne fonda pas en sanglot, non, elle restait paralysée, léthargique.
     
    - Est-ce… Est-ce qu’elle peut le voir, une dernière fois ? Demanda Léna, seule tentative qu’elle eut trouvée face au désespoir de Jane.
    - Bien sûr, répondit Claire en empoignant à son tour le bras de la comateuse pour la guider dans la chambre de son défunt fiancé, tandis que Léna patientait seule à l’extérieur de l’hôpital en se grillant une cigarette, préférant leur laisser un dernier moment d’intimité.




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